
Carlo BONAVIA (actif à Naples vers 1751 – 1788)
Vaisseau par mer agitée au large d’une côte rocheuse dominée par un fort
Signé au centre : "C. .ONA.IA"
Huile sur papier, 52 x 73,5 cm
PROVENANCE
- Collection privée jusqu'en février 2025
L’ARTISTE
Bien que s'inscrivant dans la tradition de la vedute napolitaine, popularisée par Salvator Rosa au XVIIe siècle et développée par des artistes tels que Leonardo Coccorante, Pietro Fabris, Gabriele Ricciardelli et Pietro Antoniani au siècle suivant, Bonavia a surtout été influencé par le peintre de vues français Claude-Joseph Vernet (1714-89), lors du séjour de l'artiste français à Naples dans les années 1740 et dont il aurait vu les grands paysages italianisants dans des collections privées napolitaines et romaines. Bonavia a si bien assimilé le style de Vernet que ses tableaux ont souvent été confondus (et le sont encore) avec ceux de son mentor.
Il se distinguait de ses contemporains par sa capacité à combiner le style fantastique et imaginatif de Vernet avec des éléments du paysage napolitain. Comme l'a fait remarquer W.G. Constable dans sa première étude sur les œuvres de Bonavia : "Plus qu'eux [Ricciardelli et Antoniani], il fait partie des peintres qui ont transformé la tradition de la peinture de paysage imaginative en utilisant la topographie, au lieu de devenir de simples enregistreurs de faits". (W.G. Constable, "Carlo Bonavia and some painters of vedute in Naples" dans Essays in Honour of Georg Swarzenski, 1951, p. 204).
Les paysages idylliques et les marines évocatrices de Bonavia étaient populaires auprès des voyageurs qui s’arrêtaient à Naples sur le chemin de Pompéi et d’autres sites célèbres. Parmi ses mécènes figurent Lord Brudenell et le graf Karl Joseph Firmian, ambassadeur d’Autriche à Naples de 1753 à 1758, dont l’inventaire comprenait 17 œuvres du peintre, la plupart n’ont pas encore été identifiées. Bien que Bonavia ait été très respecté de son vivant, il a été pratiquement oublié jusqu’au XXe siècle, ses œuvres étant souvent confondues avec celles de Vernet.
L’ŒUVRE
Les caractéristiques de ce tableau, telles que la luminosité du ciel, la structure des vagues, la minutie des détails du paysage mais aussi des bâtiments, la facture des personnages, se combinent pour le situer parmi les meilleures œuvres de l'artiste ; au même titre que d'autres tableaux plus aboutis, comme Une tempête au large d’une côte rocheuse (signé et daté 1757, toile, 126,5 x 207 cm, Sotheby’s Londres, 3 juillet 1996, lot 51) avec une échelle impressionnante de la composition et le Paysage avec le temple de Diane de la collection Molinari Pradelli, Marano di Castenaso, (voir N. Spinosa, Pittura napolitana del settecento, vol. II, 1987, p. 157, no. 276, planche 56) et la Vue du Castel dell'Ovo, dans la collection Samuel H. Kress, Academy of Arts, Honolulu, (voir N. Spinosa & L. di Mauro, Vedute napolitane del settecento, 1989, p. 192, no. 69, fig. 68).
Dans des formats plus classiques le tableau présenté par la galerie Cailleux en 1986, Tempête au large d'une côte rocheuse (Signé et daté Carlo Bonavia P.A 1757, toile, 119,4 x 155 cm), est celui qui reproduit le plus de rapprochements, détails des personnages et des végétations, facture de la mer et des bateaux.
Une autre œuvre non signée de Bonavia chez Colnaghi Londres en 2006, Tempête au large d'une côte rocheuse (Toile, 81 x 145,5cm) reproduisant cette formule.
PHOTOGRAPHIES DE DÉTAILS